news monkey / Posté le 25 septembre 2025
Le groupe français Rebirth va acquérir 80% de Cowboy. Le président de Rebirth a annoncé cela ce jeudi dans le journal Le Figaro. Rebirth injectera 15 millions d’euros pour relancer la marque. Rebirth avait récemment conclu un contrat avec Cowboy pour l’assemblage des vélos. Le deal devrait se réaliser courant octobre.
Rebirth est propriétaire des marques Solex, Matra… et des marques Peugeot et Gitane sous licence. Il avait déjà racheté la marque Angeli, très semblable à Cowboy, à savoir un marché de niche, un marketing puissant, des pertes d’exploitation et des problèmes de fiabilité qui entraînent un rappel.
Cowboy fait face à d’importantes difficultés financières. Selon son futur propriétaire, l’entreprise devrait encore perdre entre 8 et 10 millions d’euros cette année pour un chiffre d’affaires estimé entre 20 et 22 millions. Le rapport annuel 2024 de Cowboy, publié ce mois-ci, faisait état d’un risque de faillite « à court terme » sans un apport de financement substantiel. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires reculer de 36 % en 2024 à 21,7 millions d’euros, avec des pertes d’exploitation de 21 millions d’euros.
Cowboy est encore évalué à un maximum de 18,75 millions d’euros. C’est une fraction du pic atteint en 2022, lorsqu’il a levé des fonds auprès de crowdfunders pour une valorisation de 172 millions d’euros. Les autres actionnaires, outre Rebirth, détiennent donc encore une partie de Cowboy estimée à un maximum de 3,75 millions d’euros. Il semble donc que les parties qui avaient précédemment investi dans Cowboy aient pratiquement perdu tout leur argent. Depuis sa création en 2017 par les Bruxellois Adrien Roose, Tanguy Goretti et Karim Slaoui, aujourd’hui décédé, l’entreprise a attiré les investisseurs comme un aimant. Au cours des huit dernières années, elle a levé 134,8 millions d’euros auprès d’une sélection de sociétés d’investissement, dont Exor, le véhicule de la famille italienne Agnelli, propriétaire de Fiat. Depuis 2019, Cowboy organisait également chaque année une levée de fonds via la plateforme britannique de financement participatif Crowdcube. Elle a convaincu près de 7 800 particuliers d’investir un total de 10,6 millions d’euros. Mais les pertes croissantes, l’absence de rentabilité promise, la difficulté à développer son propre réseau de concessionnaires et un service après-vente loin d’être irréprochable ont entraîné une baisse constante de l’intérêt des investisseurs au cours des trois dernières années. Les levées de fonds sont devenues de plus en plus modestes et ont été réalisées à des valorisations de plus en plus faibles.
Il n’est pas certain que l’investissement de 15 millions d’euros de Rebirth suffise à assurer la pérennité de Cowboy. À la fin de l’année dernière, la marque bruxelloise de vélos affichait un capital propre négatif de 43 millions d’euros et une dette de 56 millions d’euros, sur laquelle elle doit payer plus de 5 millions d’euros d’intérêts par an. En outre, selon M. Trebaol, 2 400 clients attendent toujours la livraison de leur vélo commandé et payé. Parallèlement, Cowboy est confronté à un rappel d’un nombre important de vélos dont le cadre fragile peut se briser spontanément. La marque a toujours gardé le silence sur le nombre de vélos concernés. Les chiffres annuels de 2024 ont révélé qu’une provision de 2,7 millions d’euros avait déjà été constituée à l’époque pour le rappel. Pour cette année, l’entreprise table sur au moins 1,9 million d’euros supplémentaires. Trebaol compte rendre Cowboy rentable à partir de 2027. Pour ce faire, il mise avant tout sur des synergies à grande échelle avec les autres marques du groupe Rebirth. Les pièces Cowboy, qui sont encore souvent spécifiques, seront remplacées par les variantes standardisées des marques Rebirth. Cela devrait permettre de réaliser une économie annuelle de 2 millions d’euros.
Rebirth souhaiterait vendre les vélos Cowboy dans des magasins physiques et plus en ligne et donc dans les 130 magasins de vélos français affiliés aux chaînes Velo & Oxygen et Ovelo.
Le groupe Rebirth soulève pas mal de questions: les vélos Solex ou Matra ne sont pas visibles. Certains se demandent comment cette société tourne.
Ce n’est pas gagné.